I haven't been publishing much in the last days. I'm happy to announce that I have been busy launching my two new blogs, "Energy in transition" and "Grids at work".
With Energy in transition, I explore the upcoming changes in energy production and distribution. Indeed, as new technologies enable us to leverage new energy sources while fossil fuel tanks run out, new opportunities may arise and profound changes might occur.
In Grids at work, I focus on the forces of grids and networks, collaborative work, and distributed decision-making as an alternative model for all sorts of organizations.
My intention is to leverage Un voyage de Serendip as an overview blog, linking all subjects together and adding other insights from other perspectives, while making possible for everyone to read only what's interesting to them.
Hope you'll enjoy the reading!
J'ai nommé ce blog "Un voyage de Serendip" car il a pour but de refléter et d'alimenter une démarche exploratoire, qui sera - et l'a déjà été - sérendipienne, parsemée de découvertes à la fois fortuites et heureuses.
jeudi 29 novembre 2012
samedi 17 novembre 2012
Wörgl, la success story d'une monnaie complémentaire
Wörgl est une petite ville du Tirol autrichien, installée dans le fond d'une vallée encaissée. De Wörgl viennent une partie des étudiants de l’Université d'Innsbruck, université où j'ai effectué mon séjour Erasmus il y a maintenant presque deux ans. Je connaissais donc la ville sous ces traits quand, une fois rentrée en France, j'ai entendu parler d'elle pour d'autres raisons.
En effet, Wörgl a été le théâtre d'un des projets de monnaie complémentaire les plus réussis du siècle en Europe.
Le "miracle de Wörgl"
Le 1er juillet 1932, en pleine Grande Dépression, le maire de la ville Michael Unterguggenberger lança l'émission de bons constituant une monnaie locale, couverte à 100% par des dépôts en devise autrichienne à la caisse d'épargne locale. Cette monnaie avait pour principale caractéristique d'être fondante, c'est-à-dire de perdre sensiblement de sa valeur avec le temps : en l’occurrence, 1% par mois. Cette caractéristique incite les gens à dépenser leur argent, donc à accélérer la circulation de la monnaie avec l'effet de multiplicateur keynésien que l'on connait bien.
L'effet des capitaux insufflés dans l'économie est décuplé par la vitesse de circulation de la monnaie puisque la monnaie supplémentaire ne sert pas qu'une fois mais à chaque fois qu'elle est dépensée. Imaginons un grand plan de travaux publics, l'argent insufflé dans l'économie passe en partie dans la paye des ouvriers, qui la dépensent en faisant leurs courses. Les magasins payent ensuite leurs fournisseurs, qui eux-mêmes payent leurs transporteurs et producteurs, etc. A chaque étape, la monnaie supplémentaire correspond à une capacité de transaction plus importante. Le même euro augmentera plusieurs fois le pouvoir d'achat de son porteur.
Pour revenir à Wörgl et à sa monnaie fondante, les porteurs pouvaient se présenter à la mairie tous les mois et, moyennant de s'acquitter de la différence de valeur du billet entre le début et la fin du mois (le 1%), faire tamponner leurs billets et rétablir leur valeur initiale. L'argent dégagé servait à financer le plan de travaux publics initié au 1er juillet qui fut le moyen de diffuser les bons : toutes les dépenses publiques, que ce soit le salaire des ouvriers ou les règlements des fournitures de la ville étaient réglées en bons de monnaie fondante.
L'effet multiplicateur commença à jouer et à inciter les gens aux transactions. Avec des bons émis pour 12 000 shillings, 100 000 shillings de transactions furent effectués en 3 mois. Comme à chaque transaction, le receveur d'argent en épargne une partie, l'excédent des retraits sur les dépôts à la caisse d'épargne fut divisé par deux en un mois et au bout d'un an, retraits et dépôts s'équilibraient. Pendant ce temps, les infrastructures de la ville s'amélioraient, facilitant les échanges commerciaux avec les villes voisines, qui se mirent elles aussi à accepter les bons de Wörgl. L'ensemble des entités publiques, entrepreneurs et particuliers de la région virent leur quotidien s'améliorer et alors que sur l'année qui suivit le lancement de l'initiative, l'Autriche voyait son taux de chômage augmenter de 20%, à Wörgl, il diminuait de 25%.
Un peu de théorie : concepts et définitions
La monnaie de Wörgl en 1932-1933 figure parmi les monnaies complémentaires ou SELs (Systèmes d'Echange Locaux) peu connues mais nombreuses qui ont eu et ont toujours cours dans le monde, dont la très emblématique Wir suisse (et l'on connait les qualités suisses en matière de finance...) qui est en service depuis 1934.
Ces devises alternatives fonctionnent selon des modèles variés, toutes ne sont pas fondantes notamment. Complémentaires, elles n'ont cependant jamais vocation à remplacer la monnaie nationale classique (même si les institutions financières en vigueur le craignent souvent). Elles sont généralement locales, même si l'on a vu avec Wörgl que le périmètre d'utilisation de la monnaie peut varier. En effet, elles vont jusque là où les gens les acceptent, car rappelons-le, il en est régulièrement besoin, que toute monnaie est une convention : pourquoi ce petit bout de papier bleu vaudrait-il 5€ ? Elles touchent donc un réseau de participants au projet qui acceptent et affichent clairement leur acceptation ou non de ces titres en paiement. Elles sont toujours convertibles dans la monnaie classique, afin de ne pas contraindre les transactions avec les régions/entités ne les acceptant pas.
Que retenir ?
La monnaie est un moyen d'échange, un outil permettant les transactions, plus performant que des systèmes basés sur le troc, les coquillages ou l'or ne l'ont été. Pour que ses vertus se fassent sentir, il faut qu'elle circule, et le plus vite est le mieux. Un principe simple pour augmenter la fluidité d'une devise est de la rendre fondante.
Pour en savoir plus :
Wörgl ou l’« argent fondant » par Claude Bourdet sur Wikisource
En effet, Wörgl a été le théâtre d'un des projets de monnaie complémentaire les plus réussis du siècle en Europe.
Le "miracle de Wörgl"
Le 1er juillet 1932, en pleine Grande Dépression, le maire de la ville Michael Unterguggenberger lança l'émission de bons constituant une monnaie locale, couverte à 100% par des dépôts en devise autrichienne à la caisse d'épargne locale. Cette monnaie avait pour principale caractéristique d'être fondante, c'est-à-dire de perdre sensiblement de sa valeur avec le temps : en l’occurrence, 1% par mois. Cette caractéristique incite les gens à dépenser leur argent, donc à accélérer la circulation de la monnaie avec l'effet de multiplicateur keynésien que l'on connait bien.
L'effet des capitaux insufflés dans l'économie est décuplé par la vitesse de circulation de la monnaie puisque la monnaie supplémentaire ne sert pas qu'une fois mais à chaque fois qu'elle est dépensée. Imaginons un grand plan de travaux publics, l'argent insufflé dans l'économie passe en partie dans la paye des ouvriers, qui la dépensent en faisant leurs courses. Les magasins payent ensuite leurs fournisseurs, qui eux-mêmes payent leurs transporteurs et producteurs, etc. A chaque étape, la monnaie supplémentaire correspond à une capacité de transaction plus importante. Le même euro augmentera plusieurs fois le pouvoir d'achat de son porteur.
Pour revenir à Wörgl et à sa monnaie fondante, les porteurs pouvaient se présenter à la mairie tous les mois et, moyennant de s'acquitter de la différence de valeur du billet entre le début et la fin du mois (le 1%), faire tamponner leurs billets et rétablir leur valeur initiale. L'argent dégagé servait à financer le plan de travaux publics initié au 1er juillet qui fut le moyen de diffuser les bons : toutes les dépenses publiques, que ce soit le salaire des ouvriers ou les règlements des fournitures de la ville étaient réglées en bons de monnaie fondante.
L'effet multiplicateur commença à jouer et à inciter les gens aux transactions. Avec des bons émis pour 12 000 shillings, 100 000 shillings de transactions furent effectués en 3 mois. Comme à chaque transaction, le receveur d'argent en épargne une partie, l'excédent des retraits sur les dépôts à la caisse d'épargne fut divisé par deux en un mois et au bout d'un an, retraits et dépôts s'équilibraient. Pendant ce temps, les infrastructures de la ville s'amélioraient, facilitant les échanges commerciaux avec les villes voisines, qui se mirent elles aussi à accepter les bons de Wörgl. L'ensemble des entités publiques, entrepreneurs et particuliers de la région virent leur quotidien s'améliorer et alors que sur l'année qui suivit le lancement de l'initiative, l'Autriche voyait son taux de chômage augmenter de 20%, à Wörgl, il diminuait de 25%.
Un peu de théorie : concepts et définitions
La monnaie de Wörgl en 1932-1933 figure parmi les monnaies complémentaires ou SELs (Systèmes d'Echange Locaux) peu connues mais nombreuses qui ont eu et ont toujours cours dans le monde, dont la très emblématique Wir suisse (et l'on connait les qualités suisses en matière de finance...) qui est en service depuis 1934.
Ces devises alternatives fonctionnent selon des modèles variés, toutes ne sont pas fondantes notamment. Complémentaires, elles n'ont cependant jamais vocation à remplacer la monnaie nationale classique (même si les institutions financières en vigueur le craignent souvent). Elles sont généralement locales, même si l'on a vu avec Wörgl que le périmètre d'utilisation de la monnaie peut varier. En effet, elles vont jusque là où les gens les acceptent, car rappelons-le, il en est régulièrement besoin, que toute monnaie est une convention : pourquoi ce petit bout de papier bleu vaudrait-il 5€ ? Elles touchent donc un réseau de participants au projet qui acceptent et affichent clairement leur acceptation ou non de ces titres en paiement. Elles sont toujours convertibles dans la monnaie classique, afin de ne pas contraindre les transactions avec les régions/entités ne les acceptant pas.
Que retenir ?
La monnaie est un moyen d'échange, un outil permettant les transactions, plus performant que des systèmes basés sur le troc, les coquillages ou l'or ne l'ont été. Pour que ses vertus se fassent sentir, il faut qu'elle circule, et le plus vite est le mieux. Un principe simple pour augmenter la fluidité d'une devise est de la rendre fondante.
Pour en savoir plus :
Wörgl ou l’« argent fondant » par Claude Bourdet sur Wikisource
mardi 13 novembre 2012
Le "Global Village" : le local interconnecté 2/2
Ce post est déplacé sur mon blog Grids at work. Bonne lecture !
samedi 10 novembre 2012
Le "Global Village" : le local interconnecté 1/2
Ce post est déplacé sur mon blog Grids at work. Bonne lecture !
dimanche 4 novembre 2012
Micro-finance and access to energy in Peru
This article (in French), published on a Luxemburgish independant publishing media's website, allowed me to discover a project in Peru that is linked to all four thematics I blog about. It was therefore natural to write a post about this project.
The Energy Inclusion Initiative (EII) is the result of the partnership between MicroEnergy International (MEI), a small German firm, and ADA (Appui au Développement Autonome), a Luxemburgish NGO whose motto could be "Inclusive finance. Increasing autonomy. Improving lives.".
MicroEnergy International is specialized in the local micro-production of renewable energies and ADA in micro-finance as a means to empower the poor. Their fields are different but both organizations have the same purposes of global inclusion and economical autonomization. They joined in this project aiming at developing a business case for the implementation of microenergy solutions into micro-finance institutions' (MFI) portfolios.
Project phases
The first step of the Energy Inclusion Initiative was to identify the best place in the world to run the project, which would be a country with a high market potential for microenergy products. The Atlas ME, mapping the microenergy potential for each country, enabled the two partners to choose Peru in July 2010 for the following reasons:
The next step was to go on-site and find partner MFIs who would be able to integrate energy loans into their portfolios. After meeting various MFIs and assessing their suitability against the selection criterias (among which were quantitative factors but also qualitative factors such as high motivation and commitment to the project), MicroEnergy International and ADA selected Caya Huancayo and Fondesurco.
Third, in October-November 2010, MEI and ADA have basically conducted a market study, focused on the usage, needs, expenses and costs of energy in the rural working areas of the partner MFIs. This led MEI and ADA to identify 3 main products suiting the population: solar water thermals, solar coffee dryers and improved cooking ovens.
By May 2011, a business plan had been developped with both MFIs and 3 phases of product implementation within the institutions’ portfolios had been identified:
What's the added-value ?
Since July 2011, 200 people have bought a solar water thermal, a solar coffee dryer or an improved cooking oven.
Those products improve the quality of life of individuals, and on the entrepreneurs' side, the benefit of the investment is quick to see: after buying a solar water thermal, an innkeeper, now offering hot water, could increase by 20% the night's price.
More broadly speaking, a project like this has advantages on many sides:
What strikes me here?
For me, this project is a powerful example of how micro-finance, renewable energies, social business and global interconnexion separately and synergically can transform people lives and make the world better.
It is here very understandable how micro-finance leverages financing capacities to make the borrower "become productive and independant", says Mia Adams-Bormans, founding member of ADA.
And I would add "included", because the micro-credit makes the person a borrower and an entrepreneur rather than a poor person trying to make ends meet in a rural and isolated area. It gives them a dignity that includes them in a global community. And don't take me wrong : I don't think these people deserve pity before they receive a micro-credit. On the contrary, I think they deserve a global community looking at them with respect and therefore offering micro-credit solutions rather than free well-thinking humanitarian aid.
You can also see in the Energy Inclusion Initiative how the caracteristics of renewable energies are used in a smart way. Sources of renewable energies are often spread and not concentrated (sun, wind, waterstreams, etc.). It is easy to collect them in small quantities about everywhere in the world. And those Peruvian entrepreneurs don't have access to energy (through the centralized energy grid) although their homeplace is in one of the most sunlit countries on Earth. So instead of connecting their isolated home to the electric grid, let's enable them to produce their own energy!
About global interconnexion, I just would like to pinpoint how international the project team is. The organizations come from Peru, Germany, Luxembourg, Norway, the Netherlands... And I don't even speak about the individuals behind the organizations, who may have even more different nationalities and cultures. This would never have been possible without internet and more largely, all communication technologies that have developped in the last decennies.
Finally, I want to come back on the social aspect of the project. Although none of the actors are social entrepreneurs, the whole project is in the end about making business... in a social way. Because enabling those Peruvians homes and businesses to buy these products improve their day-to-day lives.
The Energy Inclusion Initiative (EII) is the result of the partnership between MicroEnergy International (MEI), a small German firm, and ADA (Appui au Développement Autonome), a Luxemburgish NGO whose motto could be "Inclusive finance. Increasing autonomy. Improving lives.".
MicroEnergy International is specialized in the local micro-production of renewable energies and ADA in micro-finance as a means to empower the poor. Their fields are different but both organizations have the same purposes of global inclusion and economical autonomization. They joined in this project aiming at developing a business case for the implementation of microenergy solutions into micro-finance institutions' (MFI) portfolios.
Project phases
The first step of the Energy Inclusion Initiative was to identify the best place in the world to run the project, which would be a country with a high market potential for microenergy products. The Atlas ME, mapping the microenergy potential for each country, enabled the two partners to choose Peru in July 2010 for the following reasons:
- 1 person out of 5 has no access to electricity.
- Its exceptional annual sunshine rates: around 2300 KWh/m2 per annum, which is about twice the medium annual sunshine rates in Europe.
- Microfinance is an already well-developped sector: the 3.2 billion micro-borrowers in Peru represent 10% of the population.
The next step was to go on-site and find partner MFIs who would be able to integrate energy loans into their portfolios. After meeting various MFIs and assessing their suitability against the selection criterias (among which were quantitative factors but also qualitative factors such as high motivation and commitment to the project), MicroEnergy International and ADA selected Caya Huancayo and Fondesurco.
Third, in October-November 2010, MEI and ADA have basically conducted a market study, focused on the usage, needs, expenses and costs of energy in the rural working areas of the partner MFIs. This led MEI and ADA to identify 3 main products suiting the population: solar water thermals, solar coffee dryers and improved cooking ovens.
By May 2011, a business plan had been developped with both MFIs and 3 phases of product implementation within the institutions’ portfolios had been identified:
- Pilot phase: May - December 2011
- Small-scale commercialization phase: 2012
- Large-scale commercialization phase: 2013 - 2014
What's the added-value ?
Since July 2011, 200 people have bought a solar water thermal, a solar coffee dryer or an improved cooking oven.
Those products improve the quality of life of individuals, and on the entrepreneurs' side, the benefit of the investment is quick to see: after buying a solar water thermal, an innkeeper, now offering hot water, could increase by 20% the night's price.
More broadly speaking, a project like this has advantages on many sides:
- On the ecological side: development of solutions for green sources of energy, implementation and research on best practices, etc.
- On the economical side: the homes and businesses equipped with these products reduce their costs and/or improve their revenues, enabling the businesses to re-invest in their activities or developping new ones. This is local and sustainable development.
- On the social side: the people benefitting from these micro-credits and/or from higher revenues access to higher standards of living, diversify their food supply, and improve their hygiene, which contributes to public health. For example, improved cooking ovens, by reducing and driving the cooking smoke outside of the house, improve the air quality in the home and lower cancer and other diseases risks.
What strikes me here?
For me, this project is a powerful example of how micro-finance, renewable energies, social business and global interconnexion separately and synergically can transform people lives and make the world better.
It is here very understandable how micro-finance leverages financing capacities to make the borrower "become productive and independant", says Mia Adams-Bormans, founding member of ADA.
And I would add "included", because the micro-credit makes the person a borrower and an entrepreneur rather than a poor person trying to make ends meet in a rural and isolated area. It gives them a dignity that includes them in a global community. And don't take me wrong : I don't think these people deserve pity before they receive a micro-credit. On the contrary, I think they deserve a global community looking at them with respect and therefore offering micro-credit solutions rather than free well-thinking humanitarian aid.
You can also see in the Energy Inclusion Initiative how the caracteristics of renewable energies are used in a smart way. Sources of renewable energies are often spread and not concentrated (sun, wind, waterstreams, etc.). It is easy to collect them in small quantities about everywhere in the world. And those Peruvian entrepreneurs don't have access to energy (through the centralized energy grid) although their homeplace is in one of the most sunlit countries on Earth. So instead of connecting their isolated home to the electric grid, let's enable them to produce their own energy!
About global interconnexion, I just would like to pinpoint how international the project team is. The organizations come from Peru, Germany, Luxembourg, Norway, the Netherlands... And I don't even speak about the individuals behind the organizations, who may have even more different nationalities and cultures. This would never have been possible without internet and more largely, all communication technologies that have developped in the last decennies.
Finally, I want to come back on the social aspect of the project. Although none of the actors are social entrepreneurs, the whole project is in the end about making business... in a social way. Because enabling those Peruvians homes and businesses to buy these products improve their day-to-day lives.
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